En ce matin frais du 16 octobre, nous sommes 18 Randonneurs de la Fare à avoir répondu à l'invitation de Marie-Françoise Mercier à la suivre sur les berges du Lac de Naussac.
Plus grand lac de Lozère (1050 ha), Naussac a été mis en service en 1983 par l'établissement d'un barrage sur les eaux du Donozau et une dérivation, placée sur le Chapeauroux qui amène l’eau vers la retenue via une galerie. En complément, en 1997, une usine a permis de pomper l'eau de l'Allier.
Sa vocation est de lâcher de l’eau en période d’étiage, pour maintenir un débit minimum dans la Loire et l’Allier afin de satisfaire l’alimentation en eau potable, l'irrigation, les besoins des industries et le refroidissement des centrales nucléaires.
Tandis que nous approchons du Mas d'Armand, nous nous remémorons les évènements qui avaient émaillé sa mise en eau, manifestations, déplacement de 150 personnes et reconstruction du village de Naussac.
Sur place, un témoin, au fait des problèmes, nous décrit la divergence de position des riverains du lac.
Entre Etablissement Public Loire, agriculteurs, forestiers, communauté de Communes du Haut-Allier, le futur Parc Naturel Régional des sources et gorges de l’Allier et le Conservatoire du Littoral les intérêts sont divers et souvent incompatibles.
Alors, à quoi ressembleront ces berges dans le cadre du projet "Grand Lac de Naussac" ?
Mais nous sommes venus pour marcher, il est temps d'y aller et nous nous engageons d'un bon pas sur la piste qui longe la rive sud du lac.
Nous progressons de criques en criques et le niveau du "marnage" est saisissant, combien de temps faudra-t-il au lac pour retrouver son niveau normal de 945 mètres ?
Nous pénétrons maintenant dans une forêt de pins ou nous ferons une première pause.
Un peu plus loin nous arrivons à une cascade par laquelle le Donozau se jette dans le lac qu'il alimente.
En observant le débit en haut la cascade, seule partie habituellement émergée, nous comprenons pourquoi le lac se "recharge" aussi lentement !
Nous ne sommes pas seuls, voici un magnifique cheval à la robe gris pommelé ...
... et il a un petit compagnon, ce petit âne de Provence avec sa croix de Palestine sur le dos.
La légende nous raconte que, lors de la fuite en Egypte, c’est sur le dos d’un âne que Marie voyage. Pour remercier sa monture, Elle le bénit, lui dessinant ainsi une croix sur le dos.
L'âne portant à vie cette croix, le Diable ne peut donc ni le monter, ni prendre sa forme.
Nous en profitons pour prendre la pose au-dessus du Donozau.
Peu après, nous quittons les rives du lac par une solide montée avant de descendre vers Le Reynaldès ...
... joli hameau aux maisons solides.
Nous nous lançons maintenant à l'assaut de la Côte Vieille qui devrait nous conduire vers Rocles où est prévue la pause-repas.
Avec le lac en fond de tableau, le paysage à un petit côté helvétique !!!
Voici Rocles et son magnifique "clocher-mur" ou clocher à peigne.
Nous nous installons à l'abri du vent pour reprendre des forces.
A Rocles, l'on vénère Sainte-Thècle, en 1348, lors de la Grande Peste, le village aurait été épargné après que ses habitants eurent imploré la Sainte.
A Rocles on fête aussi des enfants du village dont chacun en Lozère connaît la tragique histoire. Voici ce que disait le Maire de Rocles, en 2005, lors de l'inauguration de cette école :"A notre époque ou le principe de précaution, ou bien les convenances personnelles font parfois bon marché de la fréquentation des écoles, il nous paraît bon de rappeler que le devoir n'est pas la somme des obligations qui nous incombent. Le devoir, c'est ce que l'on s'impose à soi-même au nom d'une cause qui nous dépasse, au nom d'une adhésion aux valeurs de la société qui nous a construits".
Mais il est temps de se remettre en route.
Nous voici bientôt à Labastide, c'est là, à proximité d'un gîte tout pimpant ...
... et de son si charmant jardin, ...
... que nous nous jetons dans les broussailles en suivant une sente qui doit nous ramener vers le Donozau.
Effectivement, le ruisseau est là, nous le franchissons sur un joli petit pont moussu.
C'est vrai qu'il est beau ce petit pont de granite !
Après avoir dépassé Le Forestier, nous nous dirigeons vers le Sommet de Bonjour, le temps fraîchit ...
... et nous nous dépêchons de passer la crête qui va nous ramener vers Naussac.
Nous traversons le village de Barres ...
... sans même voir le château, gentilhommière du XVIIIᵉ siècle reconvertie en hôtel et restaurant de luxe.
Le long des "fairways", nous amorçons notre descente vers le lac, ...
... que nous retrouvons avec plaisir et étonnement devant la témérité de quelques véliplanchistes !
Le temps de faire le tour du Mas d'Armand ...
... et nous retrouvons notre point de départ où nous partageons un petit goûter tout en remerciant Marie-Françoise pour cette randonnée, qui, pour beaucoup, était une découverte.
Cette sortie fut également l'occasion de voir pour certains, les premiers champignons de la saison comme cette vesse de loup géante ...