En ce dimanche 2 avril, nous sommes 11 Randonneurs de la Fare à nous être levés de bonne heure pour répondre à l'invitation de Flor'Rando, le club de Florac, à venir marcher du côté de la Vallée borgne.
L'aire de Ventouse, sur la Corniche des Cévennes, est balayée par un vent du nord glacial et nous ne nous attardons pas à contempler le magnifique panorama sur la Vallée Française.
Nous sommes 26 marcheurs à attaquer la montée qui va nous permettre d'atteindre la ligne de crêtes séparant les deux vallées.
Les trouées dans les arbres nous permettent d'admirer la Vallée Française vers Gabriac.
Nous voici sur la crête, cette première pause est la bienvenue ...
... et va nous permettre de trouver le menhir qui figure sur la carte.
Nous voici maintenant en Vallée Borgne, la vue est grandiose et porte jusqu'aux hauteurs de l'Aigoual. Le paysage explique l'activité humaine d'autrefois, la châtaigneraie sur les versants humides exposés au nord, la forêt de chênes verts et le maquis sur l'adret plus aride et, en descendant, les prairies de fauche et les vergers sur les "restanques" ou "bancels" autour d'un habitat dispersé.
Sur les hauteurs, les schistes affleurent et supportent quelques pins maritimes.
L'eau est partout, elle s'écoule des "borgnhas", ces cavités qui ont donné leur nom à la vallée et qui collectent les eaux des massifs.
Les chemins sont nombreux, car autrefois les mas possédaient des parcelles dans toute la vallée et il fallait pouvoir s'y rendre.
Au détour d'un virage, nous nous octroyons un arrêt pour admirer le paysage ...
... et découvrir les premières habitations de Saint-André de Valborgne.
Nous descendons sur une "callade" en dalle de schistes disposées verticalement, quel ouvrage !
Tout est à l'unisson, voici du bien beau "patrimoine vernaculaire".
De plus les bruyères arborescentes répandent leur délicate odeur partout, c'est enchanteur !
Nos photographes ne savent plus où "donner de l'objectif ".
Attention André, pas trop près du bord !
Voici une "clède", un séchoir à châtaignes, nous arrivons vers les zones d'activité humaine.
Effectivement, voici un premier mas.
Que se cache-t-il derrière ce joli petit muret ?
Un "trincat" ou "trencat", canalisation qui permet de collecter les eaux lors des fortes précipitations quand elles ne sont plus absorbées par le sol des "restanques" ou "bancels" ...
... que l'on voit s'étager au dessus du mas.
Cependant, les traces de la "déruralisation" qu'a connue la vallée sont bien visibles.
Nous arrivons enfin à Saint-André de Valborgne et traversons cet ancien bourg commerçant autrefois situé à la croisée des chemins muletiers de la vallée.
Notre attention est attirée par une ancienne maison forte flanquée de deux poivrières dont celle-ci a peut-être connu un usage plus "hygiénique" !
Cette maison-forte, datée du 17° siècle, dite "le Château", présente une fort belle façade avec ses fenêtres à meneaux.
En face, à côté de la fontaine du Griffon, l'esplanade des "Totems de schiste" présente autour d'Henri Castanet les principaux chefs camisards de la vallée ...
... et nous rappelle que même si le temple actuel, imposant, date de 1828, le village fût acquis à la Réforme dès le 16° siècle.
La belle église romane, connue dès 1275, a certainement échappé à la destruction du fait que Saint-André a été une garnison de Dragons lors de la Guerre des Camisards.
Plus loin, une ancienne filature rappelle "l'âge d'or du ver à soie" que la vallée a connu au cours de la première moitié du 19° siècle.
Mais il est temps de quitter ce beau village qui a su stopper l'exode de sa population en misant sur le tourisme vert de pleine nature.
Après Vignelongue, nous entrons dans le Valat de Nogaret.
A deux pas du ruisseau, ce paisible cimetière familial vient nous rappeler que nous sommes en terre protestante.
Nous attaquons maintenant les premiers lacets du chemin de retour.
A un détour du chemin, nous nous regroupons pour partager un verre de Rivesaltes et de délicieux amuse-gueules "tirés du sac" par nos amis de Florac.
Mais il nous faut repartir tandis que quelques gouttes ont fait leur apparition.
Un peu plus haut voici tout ce que nous apercevrons du Château de Nogaret. C'est dommage car cet ancien castrum du 13° siècle, remanié aux 16° et 17° siècles, classé à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, présente un caractère défensif remarquable avec son plan en quadrilatère fermé renforcé de quatre tours d'angle. Mais c'est un propriété privée qui ne se visite pas.
Encore quelques efforts ...
... la tête du groupe a atteint la crête.
Un dernier regard vers la Vallée Borgne ...
... et nous basculons vers l'aire de Ventouse.
Cette belle histoire se terminera sur la place du Pompidou où nos hôtes nous réserverons un délicieux goûter et où nous pourrons les remercier de cette belle journée de dépaysement et de toutes leurs attentions en leur disant à bientôt.
Merci aussi à Marinette et Patrick pour leurs photos.