Vie du club

Ispagnac et Quezac : deux rives du Tarn.

    Ce dimanche 2 février 2020, en dépit d'un temps très incertain, ce sont 19 randonneurs du Club qui ont décidé de suivre le guide du jour, André Pulou, pour se rendre dans la région d'Ispagnac, à l'entrée des gorges du Tarn.
Ispagnac et Quézac sont deux bourgs très anciens déjà très vivants à l’époque gallo-romaine.







Notre guide donne, avant le départ, quelques explications sur le parcours et évoque longuement l'histoire du pont .











 Pendant des siècles, les pèlerins qui affluaient au sanctuaire marial de Quézac ( que nous apercevrons plus loin) traversaient le Tarn sur un gué et parfois se noyaient.

En 1350, le pape Urbain V, originaire de Lozère, décide de financer  la construction d'un pont.

Le pont sera terminé au cours du XV° siècle après plusieurs appels aux dons







 En raison de malfaçons de construction le pont s'effondrera plusieurs fois. En 1626 la seconde voute s'effondre, à nouveau en 1657. 

Il sera endommagé en 1705 par une inondation, réparé en 1710 pendant deux ans.

Des experts confirment des fautes de construction, il y eut procès qui dura huit ans au terme duquel les entrepreneurs furent condamnés.

Les travaux sont terminés en 1738.


En 1739 une chapelle est ajoutée sur la troisième  arche du pont, dédiée à Saint Joseph.




                Aujourd'hui c'est sur un pont récemment restauré que nous allons traverser le Tarn

Arceau vestige de l'ancienne chapelle

 Nous quittons Quézac en empruntant un chemin qui monte assez fortement ce qui ne décourage pas les randonneurs.
 




Nous découvrons sur notre droite une bâtisse qui impressionne par son implantation à flanc de gorges.
Il s'agit du château de Rocheblave  ( roche bleue ) du XVI° siècle.
Il tire son nom du roc gris bleuté auquel il est adossé et qui forme l'un de ses murs intérieur.





On poursuit la montée et on domine, sur notre droite,  la Collégiale Notre Dame de Quézac où l'on peut admirer une vierge noire.

Un premier édifice aurait été construit en 1052 en l'honneur de Notre-Dame de Quézac. Le siège de la paroisse était situé à Javillet à 2 km environ de Quézac où nous passerons

 La légende raconte qu'un laboureur trouva une vierge noire alors qu'il traçait un sillon.

 Il aurait alors ramené la Vierge dans l'église, mais elle disparut durant la nuit. Le lendemain on la retrouva à nouveau dans le sillon, et l'on décida de construire là un oratoire, où la Vierge l'avait décidé.



Une trufière découverte surprenante dans cette montée

Nous parvenons aux ruines du vieux hameau de Javillet.









En contrebas on distingue le village de Chambonnet

Nous reprenons la montée par un chemin plus ou moins à flan de pente.


A travers les arbres l'étendue du village d'Ispagnac s'ouvre à nos yeux















Nous atteignons une châtaigneraie où subsistent encore de vieilles clèdes, bâtiments où l'on faisait sécher les châtaignes.





Certaines sont encore bien conservées et témoignent d'un passé où cette activité occupait les habitants et leur apportait de quoi subsister : farine, bois, bogues , nourriture des cochons ....













Afficher l’image source




Les clèdes sont des bâtisses sur deux niveaux :
  • A l’étage une porte permet de vider les châtaignes sur un plancher fait de lattes de bois étroites et légèrement espacées (la claie, cleda en occitan). 
  • La couche de châtaignes déposée sur le plancher atteint 40 à50 cm.
  • Au rez-de-chaussée, un feu doux presque, sans flammes, est réalisé avec des bûches de châtaignier et les peaux des châtaignes séchées l’année précédente. 
  •  L’air chaud et la fumée traversent la couche de châtaignes et s’échappent par les étroites ouvertures réalisées autour du bâtiment. 
  • Les châtaignes sont remuées régulièrement et au bout de trois semaines environ les châtaignes sont sèches.







Nous suivons la piste principale pour atteindre les premières habitations d' Ispagnac à la décoration quelque peu "originale"!















Sur ce mur ce qui semble  être des tags est en fait de l'art moderne assez bien réalisé.

Bravo l'artiste!!!














Nous parvenons au deuxième pont de notre périple, certes moins bien restauré que le premier que nous avons traversé, mais tout autant authentique.










Une courte halte sur le pont nous permettra de souffler un peu et sera l'occasion pour notre guide de nous donner quelques informations sur l'eau de Quézac.

Ce sont, semble t'il, les Celtes qui pourraient avoir développé le culte des eaux de Quézac vers 1500 avant JC.
A l'époque Quézac aurait possédé des thermes.

Dès 1710 des médecins mendois prescrivaient des cures de 8 à 10 jours.

Fin 1901 un médecin, le docteur Commandré obtient l'autorisation d'exploiter la source pour 30 ans.

Entre 1931 et 1990 la source n'est plus exploitée.

A partir de 1993 Nestlé Sources International installe un nouveau forage et une usine d'embouteillage est construite sur la commune de Molines.

Aujourd'hui l'usine appartient à la société Ogeu distribution, emploie une soixantaine de personnes et embouteille 90 millions de bouteilles par an.



Nous poursuivons notre trajet en traversant Ispagnac dont nous apercevons l'église.
C'est un des  des plus beaux exemples d’architecture romane en
Gévaudan, malgré les multiples remaniements au cours des siècles, dédiée à Saint-Pierre et à Saint-Paul, datant du XIIe siècle.
L’atout majeur de cette église est la coupole qui surmonte le chœur : une coupole de base octogonale.





Les habitants ne s’y sont pas trompés en s’établissant au fond de ce vallon. Cette plaine alluvionnaire offre un ensoleillement idéal pour différentes cultures : la vigne, le maraîchage, les vergers…

 Au printemps, il est agréable d’aller balader sur le chemin des rivières lors de la floraison des cerisiers.







Nous longeons encore le Tarn pour rejoindre notre point de départ en découvrant des plots qui servent à implanter, en été, une passerelle provisoire qui permet aux estivants de traverser pour aller promener ou se baigner.






 Nous retrouvons nos voitures après avoir longé les installations sportives, le camping qui prouvent la vitalité de ces deux communes.

Nous terminons par la petite collation traditionnelle offerte par Marie-Bérangère, Marinette et André.

Nous rentrerons chez nous avant la nuit sans avoir essuyé la moindre goutte de pluie avec une température qui a avoisiné les14 degrés.

Elle est pas belle la vie!!  

Merci aux photographes : Thérèse, André et Bernard.