En ce matin du 6 décembre, le brouillard avait du mal à se dissiper autour des 15 randonneurs qui avaient suivi notre présidente pour découvrir Sauveterre et son Causse.
Nous quittons rapidement le village pour une première boucle de 6,5 kilomètres.
Voué à l'agropastoralisme, le Causse de Sauveterre est une succession de pâtures à moutons, très austères ...
... et de grandes dépressions à fond plat, "les poljés" où s'est accumulée de l'argile et qui sont plus propices aux cultures.
La première pause n'incite personne à se départir d'une couche de vêtement !
Une première constatation s'impose, il y a profusion de voûtes où que le regard se pose ...
... en effet, à cause du déboisement précoce du plateau, le bois d’œuvre est absent, c'est pourquoi charpentes et planchers sont remplacés par des voûtes de toutes formes.
Autre caractéristique, la maison est construite sur plusieurs niveaux, souvent trois, cet "empilement" permet d'équilibrer les pressions qui pèsent sur les voûtes. Le toit de lauzes calcaires contribue également à ce "blocage" de la maçonnerie.
La "recette" doit être bonne car même les constructions récentes répondent aux mêmes canons !
Un calvaire attire notre attention ...
... mais c'est surtout pour les personnages stylisés qui ornent son socle.
Il est temps de quitter Champerboux et de rejoindre Sauveterre.
Un dernier raidillon ...
... et nous retrouvons six randonneurs de plus venus pour la boucle de 12,5 kilomètres prévue l'après-midi. Avec eux nous allons découvrir Sauveterre.
Sauveterre est une "sauveté". Appelées sauveterre ou salvetat en occitan, ces sauvetés bénéficiaient de l'extraterritorialité garantie par l'Eglise catholique.
Ces zones de refuge sont à l'origine de bourgades rurales qui ont favorisé les grands défrichements, entre les XIe et XIIe siècles dans le midi de la France.
Ce n'est pas une photo d'époque mais bien une idée originale de l'une de nos photographes.
Le hameau fourmille d'exemples de l'habitat caussenard traditionnel ...
... dont certains ont encore leur utilité.
Ici un bel exemple de ferme traditionnelle, avec sa bergerie sous voûte et les pièces à vivre à l'étage desservies par un escalier extérieur et une terrasse.
Là une façade "sur le mur de long pan". Les ouvertures sont percées dans la voûte. Pour que l’équilibre de la maçonnerie ne soit pas compromis, on bâtit au niveau du toit de petites voûtes secondaires qui reçoivent la poussée de la voûte principale, quel travail !
Bien entendu un four à pain.
Et alors que nous quittons Sauveterre, une construction récente nous prouve qu'ici, tradition et modernité font bon ménage.
Nous partons plein sud, et ce n'est pas vers "le Grand Beau".
Soudain, un rayon de soleil vient nous révéler un autre relief du Causse, la doline. Petite dépression née de la dissolution du calcaire ou d'un effondrement, elle est remplie d'argile et d'autres matériaux fins, et propice à l'agriculture.
Voici bientôt les hauteurs du Mont Roubio que nous allons contourner par l'ouest.
Une fois arrivés, nous en profitons pour faire un tour d'horizon.
Le panorama s'y prête ...
... la vue porte jusqu'à la trouée de Chanac d'un côté ...
... et sur le foisonnement des Causses de l'autre.
Mais il est temps de passer aux choses sérieuses !
Et ce sont des randonneurs rassasiés qui repartent en direction des Gorges du Tarn.
Une fois sur la route, nous voici bientôt en vue des Boissets.
Nous passons rapidement notre chemin car le domaine fera bientôt l'objet d'une autre sortie.
Même si Noël approche, la décoration des pins maritimes ne paraît pas très naturelle.
Il s'agit en fait d'une multitude de nids de chenilles processionnaires. L'été sera chaud sous les pins !
La colonne s'étire sur la route avant de la quitter pour remonter vers Bousiges.
Bousiges, un bel endroit, peut-être un peu isolé !
Un dernier effort ...
... et nous voici bientôt en vue de Sauveterre où nous remercierons Marinette de ce contact avec le Causse et ses mille facettes, il faudra y revenir.
Grand merci également à Marinette, Thérèse, André, Bernard et Patrick, nos photographes, qui ont été particulièrement inspirés par l'architecture caussenarde.