Plus d'une trentaine de communes du Gard, de la Lozère et de l'Hérault organisent le Festival de la Randonnée en Cévennes (FIRA) qui se déroule deux fois par an en mai et en novembre.
Classées en 3 niveaux de difficulté, une quarantaine de randonnées d'une journée ou parfois deux, entraînent les marcheurs dans un vaste espace préservé du piémont cévenol au mont Lozère. La thématique 2016 était "Les chemins de l'Histoire".
Des pauses repas sont prévues avec des repas paysans dans des fermes auberges ou en pleine nature.
11 Randonneurs de la Fare avaient souhaité participer à cette 47ème édition et se retrouvaient en ce matin du 5 mai devant la mairie de Saint-Etienne Vallée Française, pour le départ de la première des deux randonnées auxquelles ils avaient pu s'inscrire.
Dès le départ, c'est un ravissement tant il est vrai que nous ne sommes guère habitués au foisonnement des collines à l'infini et à voir l'Aigoual sous cet angle.
Il est temps de faire connaissance avec nos guides qui vont nous rappeler cette vieille tradition protestante du "refuge" dans les collines cévenoles.
Et il est vrai que les fermes et hameaux isolés pullulent dans le paysage (Ici Le Mazel).
Des ruches au détour d'un chemin, le miel des Cévennes est universellement connu. Mais il est à craindre que celui-ci n'ait pas le goût de châtaignier !
En effet, à cause d'un parasite, les châtaigniers disparaissent surtout depuis l'introduction du pin maritime pour fournir du bois aux mines du Gard. On se croirait presque en Provence !
Mais revenons sur les traces de Juliette Benichou, cette jeune juive qui va être cachée au Mondonnet.
Pour nous mettre en situation nous y arriverons par une sente suivant les crêtes.
Est-ce le hameau tout en bas ?
Non, là-bas c'est presque le Gard, le hameau des Cazals.
Nous reprenons notre progression sur la crête de Barbagal.
Les pins se nichent vraiment partout !
C'est peut-être là-bas derrière le Roc de Pierremale. Oh non là-bas c'est Dalle avec son cimetière familial abrité par des cyprès.
Et là, c'est La Bruguière, nous approchons.
Finalement nous y sommes, la table dressée nous souhaite la bienvenue à Mondonnet.
Nous écoutons Juliette nous raconter ses impressions lors de son arrivée en ces lieux, petite citadine séparée de ses parents.
Il est vrai que les lieux sont austères ...
... très austères même !
La vie devait y être rustique ...
... et les activités pastorales !
Mais cela a du bon aujourd'hui car nous allons déguster un délicieux civet de sanglier et une tarte à la châtaigne préparés par Odette, dynamique descendante de la famille qui cacha la jeune Juliette.
Nous sommes arrivés par une ligne de crête, nous repartirons par un "talweg". L'ascension va activer notre digestion tellement elle est malaisée ...
... et parfois dangereuse.
Finalement, nous sortons du Ravin de Peyrguié au niveau de l'Esclopier, un sabotier y officiait peut-être.
Le temps d'admirer l'imposante magnanerie et nous repartons ...
Les véhicules sont derrière la crête. Après avoir remercié nos compagnons de la journée, il nous restera quelques kilomètres pour atteindre la Fregeyre Basse et y prendre une bonne douche et possession de nos chambres ...
... avant de savourer un délicieux vin de pêche largement mérité.
Un bonheur n'arrivant pas seul, le dîner est lui aussi savoureux. Le gîte de Dominique et Alain mérite vraiment le détour.
Il est à peine 09h00, en ce matin du 6 mai, alors que nous escaladons les pentes du Pic d'Arbousse qui domine le village de Saint-Jean du Gard, départ de notre deuxième randonnée.
Le temps est magnifique, les mas restaurés sont pimpants et le tout donne un petit air d'été à la journée.
Tout est dans le détail !
Et cette flèche de toit est vraisemblablement faite en poterie d'Anduze.
Nous voici descendus dans l'autre vallée où nous allons franchir le Gardon de Mialet qui y coule.
Nous nous lançons sur l'autre versant et laissons derrière nous cet oasis de fraîcheur.
Voici le Château de Marouls sur l'autre rive du Gardon.
Nous profitons de la montée pour ajouter quelques espèces à notre "herbier numérique", comme cette Urosperme de Daléchamps ...
... ou cette Euphorbe Characias.
En chemin, nous croisons un chevrier et nous comprenons mieux que le pastoralisme est essentiel au nettoyage des sous-bois !
Mais il ne faut pas tarder car nous sommes attendus pour déjeuner et ce sera en un lieu symbolique : la maison natale d'Abraham Mazel, nous sommes bien sur "les chemins de l'Histoire".
Prophète et combattant protestant, Mazel sera le premier et le dernier des Camisards. Le premier car il conduira le "raid" contre l'abbé du Chayla au Pont-de-Montvert et le dernier car il sera tué près d'Uzès en 1710, alors que les combats avaient quasiment cessé. Il avait 33 ans à sa mort ... comme le Christ.
Bien entendu, le déjeuner n'a rien à envier en saveur et en convivialité à celui de la veille.
Sur le chemin du retour, nous passons aux Albarines visiter un élevage caprin qui fabrique le célèbre "Pélardon" des Cévennes.
C'est aussi cela les Cévennes, le Chemin de Stevenson est juste à côté !
A notre retour sur Saint-Jean du Gard, nous sommes accueillis par les magnifiques "boules de neige" d'un Viorne Obier.
L'heure est venue de quitter le Fira dont nous sommes partenaire et les Cévennes. C'était une expérience intéressante, les sites et le patrimoine sont magnifiques et les échanges enrichissants. Nous reviendrons certainement, mais peut-être pas en novembre.
Aller, une dernière photo !
Et merci à Christine, Marinette et Patrick pour les leurs.