Vie du club

Journée du Patrimoine au Malzieu.

Le temps incertain de cette matinée du 17 septembre n'a pas découragé les 23 Randonneurs de la Fare alléchés par le programme que Marinette Hugon leur rappelle sur la place du foirail du Malzieu.
 
C'est en effet dans cette belle cité médiévale que nous avons choisi de passer cette Journée du Patrimoine.
 
 
 
 
 
 
Dans l'immédiat, nous quittons le Malzieu en franchissant le Galastre .
 
 
 
 
 
 
 
La piste s'élève et nous ne tardons pas à apercevoir le but de notre marche du matin, la butte de Verdezun et la "Porte des Fées", l'entrée des gorges de la Truyère.
 
 
 
 
 
La pluie s'invite bientôt et c'est en "configuration intempéries" que nous poursuivons notre avancée.
 
 
 
 
 
 
 
Nous marchons maintenant au milieu des estives où les belles Aubrac ne se soucient guère de la pluie qui tombe.
 
 
Là en bas, c'est la ferme de La Salce, chère au cœur de Paulette et Marinette qui y ont passé leur enfance, "séquence émotion" !
 
 
Peu après, nous entamons la descente des hauteurs de Mauriono ...
 
 
 
 
 
 
 
... descente qui nous réserve quelques belles et délicieuses surprises, je le confirme !
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Après avoir franchi la D47, nous attaquons maintenant la montée vers Verdezun, heureusement, la pluie a cessé.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Nous sommes en Margeride, le granite est présent partout, et pourtant les toits de tuiles ne manquent pas de nous décontenancer.
 
 
Nous attaquons maintenant, sur la butte, l'emplacement d'une des premières places fortes de la Baronnie de Mercoeur, construite au début du XII° siècle et détruite pendant les guerres de religion.
 
 
En bas, après avoir franchi la Porte des Fées, la Truyère entre dans ses gorges, le point de vue est remarquable.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
En descendant, nous nous trouvons devant l'entrée de l'église Saint-Laurent. Datée du XII° siècle, elle était vraisemblablement la chapelle du château-fort de la famille de Mercoeur.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Magnifique exemple de l'architecture romane de Lozère, ce bel appareil de granite et de basalte, est malheureusement à l'état de ruines ...
 
 
 
 
 
 
 
 
 
... l'ancienne école, tout à côté a eu plus de chance !
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Revoici Le Malzieu et la Truyère, il va être temps de se restaurer avant d'attaquer la partie "visite" de l'après-midi.

Un peu avant 14h00, après avoir pris notre repas devant la salle des fêtes et un café au bar du Foirail, nous nous dirigeons vers l'office du tourisme en longeant les anciens remparts sud de la ville transformés en habitations.
 
 





L'office du tourisme est installé dans la tour de Bodon, et c'est là que nous retrouvons notre guide qui nous entraîne vers la terrasse en escaladant un escalier abrupt. 
 
 
 
 
 
 
 
 


Du haut de cet imposant édifice qui domine Le Malzieu et la vallée de la Truyère, il nous explique les origines géologiques de sa ville, l'existence d'un oppidum romain à Verdezun et la fortification, à la fin du XI° siècle, du bourg acquis en 1055 par les barons de Mercoeur.
Il rappelle la scission née en 1790 entre Le Malzieu-Ville et Le Malzieu-Campagne aujourd'hui Forain. De l'étymologie du Malzieu, nous retiendrons la contraction de « mal aux yeux », affection qui aurait été guérie par une source située entre Le Malzieu et Saint-Léger.   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Nous redescendons vers la salle des mariages de la mairie où "trône" le blason de la ville surmontant sa devise "vireti gemma", la perle de la vallée. 
 
 
 
 
 
 

 


 





Depuis 1989, la municipalité a regroupé ses services, dans la tour de Bodon, une maison attenante et l'ancienne chapelle des Pénitents Blancs, après rénovation, le résultat est remarquable. 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 
 
 
 





Puis le guide nous fait entrer dans la ville par la Porte haute ...
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
... surmontée, à l'intérieur d'une petite chapelle dédiée à la Vierge.

 
 

 
 
 


Nous continuons vers la place du marché où se trouvait le pilori. C'est ici, qu'en 1632, lors d'une épidémie de peste qui décima 85% de la population, Jean Conchet, un apothicaire venu du Puy pour désinfecter la ville, préconisa de mettre le feu à une maison, mais il se communiqua aux maisons voisines : neuf rues du centre furent détruites ... 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 
 




... on fit appel, pour la reconstruction, à des maçons italiens, c'est à eux que l'on doit ces magnifiques encadrements de portes en granit surmontés d'un fronton triangulaire percé d'un oculus.
Beaucoup sont classés.  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 Nos pas nous mènent ensuite sur la place de l'ancien couvent des Ursulines, où le guide nous explique comment le capitaine Mathieu Merle, rescapé de la Saint-Barthélemy et grand pourfendeur de Catholiques, s'est emparé de la ville en novembre 1573. Derrière ce rempart, il fit sauter les barreaux du Trou de Merle, le passage qui permettait au Galastre d'alimenter la ville en eau et fit irruption dans la cité ... 
 

 
 

 





 ... puis, dans l'Impasse de la Sanguinerie, un lieu sinistre, il fait massacrer les treize prêtres de la ville, ainsi que le curé de Rimeize, avant de faire détruire l'église et de rançonner les notables en faisant enfermer les récalcitrants. 
En août 1586, le Duc de Joyeuse, au nom du Roi, reprendra définitivement la ville en faisant détruire ses fortifications ouest mais sans exécuter l'ordre de la raser qu'il avait pourtant reçu.
 
 
 
 
 
 
 
 Nous continuons vers le quartier des commerçants où demeurent quelques vestiges comme cette échoppe ...

 
 

 
 
 
 
 
 
 
 ... ou, fixée sur un mur, l'aune des drapiers qui servait à mesurer les tissus.
L'aune est une unité de longueur ancienne. Elle mesure toujours quatre pieds, soit deux tiers d'une toise, c'est à dire, comme chacun sait,  1,188 m.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Les petits détails pullulent dans le centre-ville, comme cette pierre de réemploi provenant sans doute de l'ancienne église ... 
 
 
 
 
 
 

 




... ou ce soupirail muré qui permettait d'amener l'eau du Galastre pour faire tourner un moulin intra-muros ...









... ou encore ces pierres de réemploi sur l'église Saint-Hippolyte qui, avec leurs coquilles, rappellent qu'autrefois Le Malzieu était étape sur l'un des chemins de Saint-Jacques.










Personnage omniprésent au Malzieu, c'est la Bête du Gévaudan.
De 1764 à 1767, La Bête commit, en Gévaudan, selon les sources, entre 88 et 124 attaques souvent mortelles.










Sur le canton du Malzieu, on dénombra 25 attaques et de nombreux morts dont une fillette de 12 ans.


Les rumeurs les plus folles ont circulé avant que, le 19 juin 1767, Jean Chastel n'abatte, vers le Mont Mouchet, "un loup ou un grand chien" et que les attaques ne cessent. De nos jours encore les hypothèses sur la nature de la Bête sont légion.











Notre guide prend congé au pied de la Tour de l'Horloge ou Tour des Prisons, c'est là que Mathieu Merle avait fait enfermé les notables récalcitrants et que Joyeuse fit pendre 7 chefs protestants après avoir repris la ville.
Nous sommes dans le Fort Entik, la partie la plus ancienne de la ville où les Mercoeur ont fait construire les premières fortifications au XI° siècle et cette tour en était certainement le donjon.
















Nous ne manquons pas de l'escalader, la rénovation est superbe et une intéressante exposition de photos anciennes occupe les différents niveaux. Du sommet, nous avons une vue plongeante sur notre prochaine étape, l'église Saint-Hippolyte.
La première église romane est détruite en 1573 par le Capitaine Merle, reconstruite en 1582 dans le style gothique, elle est reconstruite pour être agrandie en 1882.









Outre des sarcophages du IX° siècle, un Christ en bois du XIII°, l'église abrite surtout une Vierge en Majesté du XIII° découverte en 1960 dans l'église Saint-Jean d'Apcher.
La structure de l'oeuvre est simple, un mélange d'étain et de plomb recouvre une âme en bois.
Il n'existe que quatre autres statuettes de ce type, trois en France et une en Espagne, à ce titre, elle est classée comme Monument historique.








Nous retournons vers l'ancien Couvent des Ursulines, désaffecté en 1792 il a eu de nombreux usages et a longtemps abrité la Mairie du Malzieu.


Il a été transformé en musée qui abrite une belle collection d'habits et d'objets sacerdotaux, ainsi que des maquettes en bois des églises et chapelles du canton ...


... et une cellule de religieuse, encore "dans son jus", dont les peintures avait été protégées par des couches successives de tapisserie.


Mais le temps passe vite et il faut se résigner à regagner les véhicules, il est bien évident qu'une autre visite s'imposera.
En attendant, il nous reste à remercier Marinette pour cette belle journée et surtout d'avoir eu l'idée de nous faire visiter la belle ville du Malzieu riche de son Patrimoine.


Merci aussi à Marinette, André, Jean-Pierre, Milou et Patrick pour leurs nombreuses photos.