Vie du club

Les Bourines

Nous sommes 23 Randonneurs de la Fare, en ce frais matin du 21 février, à nous presser autour d'Elisabeth Thyss devant l'église d'Anglars en Aveyron.
 
 
Elisabeth doit nous faire découvrir aujourd'hui le Domaine des Bourines, en suivant le balisage jaune.
 
 
 
 
 
Nous voici partis, malgré l'optimisme de la météorologie, la majorité a gardé l'option "trois couches".
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Une fois sortis du village, nous suivons une piste de plus en plus lourde qui serpente dans les pâturages aveyronnais. Le trajet n'est pas difficile à suivre ...
 
 
 
 
 
 
 
 
... enfin pas pour tout le monde !!! "Ah oui, balisage jaune".
(NdlR: la rédaction a souhaité conserver l'anonymat des "voltigeurs de pointe")
 
 
 
 
 
 
 
 
Le chemin se fait ruisseau parsemé d'obstacles ...
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
... toujours franchis avec aisance et grâce par nos randonneuses.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Ce puits est vraiment imposant, vraisemblablement à l'échelle des troupeaux qu'il devait abreuver !
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Nous arrivons à Soulages, tout y est massif, tourné vers l'agriculture ...
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
... comme cette grange au toit à la "Philibert Delorme".
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Des fortunes ont dû se gagner ici sur l'élevage !
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
En sortant du village nous jetons un œil vers l'Aubrac encore enneigé ...
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
... et nous continuons notre progression au milieu du "bocage".
 
 
 
 
 
 
 
 

 
Bientôt nous voici en vue du Domaine des Bourines.
 
 
 
 La grange monastique des Bourines est la ferme fortifiée la plus remarquable et la mieux conservée du Rouergue. Dépendant de la Dômerie d'Aubrac jusqu'à la Révolution, elle a longtemps été considérée comme le plus riche domaine agricole de l'Aveyron.
 


Les droits sur le domaine, don du Comte de Rodez, furent confirmés à la dômerie d'Aubrac lors d'un accord datant de 1369. Les bâtiments fortifiés et la tour-donjon datent du XV° siècle, mais leur construction remonte vraisemblablement au début du XIII°. 


   

      
 
 
 Haut de 21 mètres, flanqué de quatre tourelles, le donjon servait à stocker les céréales récoltées sur le domaine ainsi que le blé issu des rentes féodales et des dîmes relevant de la Dômerie.



              

 

Au XVI° siècle, Georges d'Armagnac, Dom de l'abbaye d'Aubrac, ordonna la restauration du château et fit édifier le fronton d'entrée qui porte son nom et la date de 1547, considéré comme un exemple des frontons Renaissance ...







... il fit aussi ériger la croix sculptée, datant de 1579, qui, en même temps que le château, en 1963, a été classée Monument Historique.








Aire de battage, grange et charretterie



Au XVII° siècle, l'activité de la ferme permettait de procurer à l'abbaye d'Aubrac les céréales qu'elle ne pouvait produire sur le plateau, en particulier, le froment consommé par les moines.




Forge, écurie et derrière, l'étable




Sous l'Ancien Régime, le domaine, de 712 hectares, jouissait du droit d'utiliser une montagne sur l'Aubrac pour estiver les troupeaux, possédait un moulin sur l'Aveyron et un vignoble proche de Marcillac.







Porcherie et bergeries sur les hauteurs.




En 1788, le cheptel se composait de 1545 bêtes à laine, 18 paires de bœufs, 100 bêtes à cornes, 22 juments, 10 mules et mulets, 3 poulains, 1 étalon, 3 baudets, 16 cochons et 7 truies, 40 chèvres et 2 boucs.









Etable et sa grille-vantail d'origine (rare)


 
 
Environ 40 personnes travaillaient à l'année sur le domaine et l'on pouvait dénombrer jusqu'à 300 personnes lors des gros travaux d'été.









A la Révolution, les Bourines furent vendues comme bien national et rachetées en 1794 par la famille Granier de Montpellier qui les conserva jusqu'en 1952, agrémentant l'austère château, notamment avec le pavillon de musique.



Aujourd'hui, le château appartient à un particulier, les bâtiments agricoles et les 248 hectares du domaine partagés entre quatre exploitants et une association fait le lien en intervenant sur le domaine privé. Il est d'ailleurs temps de rejoindre Christine Presne et Didier Combret, co-présidents des "Bourines en Rouergue", qui vont nous parler de l'action des bénévoles de l'association.










En charge de la mise en valeur du patrimoine du domaine, les "Bourines en Rouergue" a pour objectif actuel la réhabilitation du formidable réseau de gestion de l'eau mis aux point par les moines de la Dômerie d'Aubrac.
Séparation des réseaux et citernes d'eau pluviale ou de ruissellement ...








Saut de loup





... restauration des gigantesques surfaces de toiture qui captent les eaux de pluies, des "sauts de loup" qui les canalisent et des "calades" qui les acheminent vers les abreuvoirs ...















... abreuvoir à ovins avec son mur et sa "calade" restaurés ...

















... abreuvoir à bovins en cours de restauration, pour lequel le devis est évalué à 18 000 €. 












Nous terminons cette visite par la réalisation qui a valu à l'association, en 2009, le prix spécial du jury du prix départemental du patrimoine, la porcherie, dont Louis Causse, architecte des Bâtiments de France, en charge du domaine, disait qu'il s'agissait du "Versailles des cochons". (L'association peut être contactée par l'intermédiaire de l'Office de Tourisme de Laissac)



Nous remercions et félicitons nos guides pour leur dynamisme et leur souhaitons bonne chance dans leur entreprise, puis nous cherchons un endroit pour déjeuner et optons pour le quai de chargement de l'aire de battage.









Nous quittons enfin les Bourines pour nous diriger vers Lestrade et Le Couderc.









Au loin vers la vallée du Lot, le panorama est grandiose. L'on distingue Tholet et sa tour du XIV° siècle et la chapelle du Calvaire de Gabriac où l'on implorait Saint-Roch pour l'abondance des récoltes.






Nous empruntons maintenant l'ancienne voie ferrée qui servait à exporter le charbon, le baryte et l'uranium des mines de Bertholène. La mine d'uranium représentait 95% de la production en Aveyron et a fourni 750 000 tonnes de minerai à Areva. 











Un bref arrêt à Banc nous permet d'admirer ce calvaire ...













... et ce drôle de puits, camouflé dans son socle, dont la margelle a gardé les traces des cordes des puiseuses d'eau.












Il fait maintenant un temps splendide et pour la première fois de l'année il fait chaud !








Un dernier détour nous permet de découvrir le domaine de Montagnac, daté du XVII° siècle dont le parc du XVIII° est classé.






C'est aussi un grand moment de perplexité devant cette inscription latine gravée sur le linteau du portail du parc et datée de 1829 : "Dum conjuratis coeli regnique procellis omnia fracta jacent murus hic erigitur".





Nous retiendrons la traduction proposée par Raymond, qui a des lettres et un Gaffiot : "Pendant que les tempêtes conjurées du ciel et du royaume
brisent et jettent tout, ici s'érige un mur".






Nous voici bientôt à Anglars et décidément nous aurons vu de tout pendant cette randonnée !










Voici l'église d'Anglars, la boucle est bouclée, il nous reste à remercier Elisabeth de cette randonnée champêtre et culturelle.


Merci aussi à Elisabeth, Marinette, Thérèse, André, Raymond et Patrick qui auront réussi à proposer 268 photos à la rédaction.