En cette matinée ensoleillée du 13 mars, nous étions 28 Randonneurs de la Fare à écouter Dominique Sicard qui nous ramenait en Vallée d'Olt.
Beaucoup étaient dissipés par le cadre magnifique de Sainte-Eulalie-d'Olt, mais c'était promis, nous aurions droit à une visite guidée en fin d'après-midi.
Nous sortons donc rapidement du village et nous voici devant la Chapelle Notre Dame de Pitié. Le carrefour est côté 421 mètres et comme la randonnée s'intitule "De crêtes en vallée", nous devrions commencer par monter !
Nous sommes servis immédiatement et la piste s'élève bien vite.
Nous retrouvons la route qui nous amène bientôt au carrefour 486.
Et c'est reparti !
Nous voici maintenant dans une véritable tranchée dont le fond se transforme parfois en ruisseau.
Nous en sortons enfin tandis que le paysage se précise autour de nous ...
... à notre gauche, tout en bas, l'on distingue Sainte-Eulalie ...
... et sur notre droite, quel choc, voici le Lot dominé par les Monts d'Aubrac encore enneigés.
Nous reprenons notre progression tandis que le sol se fait plus lourd à nos semelles ...
... et se transforme bientôt en véritable bourbier.
Mais nous étions prévenus, au fait Dominique, comment disais-tu ?
Ah oui, "apprenez à marcher sur les mains si vous ne voulez pas salir vos chaussures"!
Mais les meilleures choses ont une fin ...
... nous "tutoyons" maintenant la courbe de niveau des 700 mètres, au pied du Puech des Amillaux. Nous n'irons pas plus haut pour aujourd'hui.
Voici les ruines de la ferme de Peyrastre ...
... comme pour nous rappeler que nous sommes en pays d'élevage.
Comme nous sommes à l'abri du vent, que le paysage est grandiose et qu'il est l'heure, nous décidons de nous arrêter pour déjeuner.
Une mention spéciale à Ginette et Dominique pour les gâteaux et à Bernard et Marcel pour les "rafraichissements".
Il n'est pas encore 14h00 quand nous reprenons notre descente vers le Lot.
Cet érythrone dent de chien semble nous dire que le printemps n'est pas loin
Nous sommes bientôt sur les berges de la rivière.
Est-ce l'Aber-Wrac'h ?
Non c'est la base nautique de Cabanac ...
... un charmant petit hameau qui doit être bien agréable, mais moins tranquille, l'été.
Nous longeons maintenant la rivière pour revenir vers Sainte-Eulalie, c'est la partie "vallée" de notre rando.
Heureusement la monotonie de la marche est rompue par de bien beaux paysages, comme cette jolie villégiature estivale au bord du Lot ...
... ou le centre équestre des Louzets magnifiquement rénové.
Nous voici de retour dans le village et, le temps de passer quelque chose de chaud, ...
... nous retrouvons Karine, millavoise de naissance mais "Encaulat" d'adoption, qui va nous faire partager son amour de cette petite commune de 350 habitants bien particulière à plus d'un titre.
Les "Encaulats", mangeurs de choux, serait le nom des habitants de Sainte-Eulalie-d'Olt selon la tradition, mais les Sainte Eulaliens et Eulaliennes selon les sites officiels.
C'est d'abord une commune riche de son histoire. Ce qu'il reste de son vieux pont fait remonter sa construction à l'occupation romaine
Son église, dont Dominique a su nous faire connaître l'acoustique parfaite, a été sacralisée avant 975.
Construite romane et fortifiée, puis agrandie gothique en 1530, elle a été incendiée par les Huguenots en 1586. Elle est classée monument historique depuis 1923.
Elle abrite un reliquaire contenant deux épines de la couronne du Christ, certifiées authentiques et rapportées de Terre Sainte par Géraud de Curières et son frère Hugues.
Les Curières de Castelnau sont une famille importante en Aveyron, son membre le plus célèbre fut certainement le général Edouard de Curières de Castelnau, un des chefs les plus efficaces de la Grande Guerre, qui ne dût qu'à des convictions religieuses trop affirmées de ne pas avoir été élevé au maréchalat.
Ils ont vraisemblablement été les seigneurs de Sainte-Eulalie depuis la construction du "castrum". Le blason qui apparaît sur la façade, "d'azur au lévrier d'argent colleté d'or", est ici surmonté d'une couronne de marquis, titre majeur de la vieille noblesse française.
Au XVI° siècle ils ont fait construire ce château que l'on admire aujourd'hui.
Cet hôtel particulier daté de 1564, avec sa tour-escalier, ses fenêtres à meneaux est lui aussi un bel exemple d'architecture Renaissance.
Fiers de leur passé et de leur traditions, les "Encaulats" se sont mis en tête de faire revivre leur village en commençant par réhabiliter les habitations, comme ce vieux moulin à tan rénové en 1980.
Sous le crépis de leurs maisons, ils ont découvert un trésor, elles ont été bâties avec les galets du Lot, avec colombages ...
... ou sans. Cette dynamique, appuyée par des "Encaulats" ayant fait fortune à Paris, porta rapidement ses fruits et leur permit d'obtenir notamment le label des "Plus beaux villages de France".
Depuis 1986, le village a aussi été plusieurs fois primé au concours des « Villes et Villages Fleuris ».
Sainte-Eulalie-d’Olt s'est aussi tournée vers l’art ; non seulement à travers l'aspect architectural du bourg, mais également grâce à ses habitants.
Il faut avouer que cette boîte à lettres est peu banale !
Et chacun laisse libre-court à son inspiration, ce troubadour poussant la sérénade sous le lucarneau de sa belle est remarquable ...
... comme cet ornement de façade.
Des artistes se sont installés, attirés par le projet de la commune de développer un pôle artistique dynamique.
Ainsi se sont installés la Petite Ecole d'Art en 1998, dans les anciens locaux de l'école communale, ainsi que la Grange des Arts.
Il ne faut pas manquer le marché des artisans d'art, le 3° dimanche d'août.
Les échoppes sont partout dans le village.
Mais l'heure tourne et il nous faut remercier Dominique pour cette agréable randonnée et cette belle découverte.
A nous revoir peut-être à l'occasion de la Procession de la Sainte-Epine, le 2° dimanche de juillet.
Un grand merci également à Jean-Marie qui nous a gratifié d'un excellent gâteau, réalisé par ses soins.
Comme toujours, félicitations à nos photographes, Dominique, Marinette, Thérèse, André, Milou et Patrick qui auront ramené 282 photos de ce beau dimanche.