Dans La Villedieu, en cette belle matinée du 10 avril, ils étaient 22 Randonneurs de la Fare à suivre Patrick Guillou qui leur proposait de redécouvrir la Haute-Margeride à la sortie de l'hiver.
A l'issue du recensement de 2012, La Villedieu, avec 35 habitants, était la plus petite commune de Lozère.
Mais on y trouve malgré tout quelques belles fermes.
Nous sommes ici en vieille terre catholique.
A la sortie du village, nous franchissons la Truyère qui est ici à moins de cinq kilomètres de sa source, au Col des Trois Sœurs.
D'ailleurs, nous allons la suivre un moment ...
... avant de commencer à monter et de laisser La Villedieu derrière nous ...
... et la Truyère serpenter dans le fond de sa vallée.
Nous voici maintenant sur les premières hauteurs, le temps est toujours aussi beau.
Peu après la côte 1300, après deux kilomètres de marche, nous croisons une ancienne "draille" de transhumance. C'est l'occasion de faire une petite pause pour se débarrasser d'une première couche de vêtement.
D'ici, nous avons une vue magnifique sur notre itinéraire, avec le Chazal Hivernal et ses estives et les hauteurs boisées du Truc de Malbertes.
Nous reprenons notre progression et amorçons notre descente vers Limousis.
Avant d'atteindre le hameau, nous bifurquons vers le nord en traversant un bois dont les arbres sont encore décharnés, le printemps n'est pas encore là !
Nous voici bientôt au Chazal Hivernal, autrefois une ferme d'altitude, transformée aujourd'hui en maison d'agrément pour les beaux jours.
Bien que nous soyons à plus de 1300 mètres d'altitude, nous nous accordons une petite "pause fraîcheur" avant de jeter un œil sur les lieux.
Ici tout est en granite massif à la mesure de la rigueur des hivers ...
... mais le point de vue est splendide, la vallée de la Truyère au premier plan et le Truc de Fortunio en fond de tableau.
Nous en profitons pour faire un petit clin d'œil à nos photographes, merci Elisabeth.
Mais il nous faut reprendre notre chemin en direction du Truc de Malbertes.
Et tout à coup, dans les estives, voici les premières jonquilles, le spectacle promet d'être magnifique dans un mois.
Nous jetons un dernier regard vers le Chazal Hivernal ...
... et nous pénétrons sous l'épaisse forêt d'épicéas qui recouvre le Truc de Malbertes que nous contournons par le nord.
Quelques kilomètres plus loin nous atteignons l'emplacement choisi pour le déjeuner et nous choisissons de rester "en terrasse" la vue sur l'Aubrac y est splendide.
Enfin, après avoir fait honneur aux "souvenirs d'Espagne" de Bernard, au vin d'André, à "l'eau de Sainte-Thècle" de Gilbert, au gâteau de Jean-Luc et aux chocolats de Badra et Marinette, c'est repus que nous nous préparons à reprendre notre périple.
Heureusement, la descente favorise notre digestion et nous voici bientôt en vue de Saint-Denis-en-Margeride, depuis 1927 pour ne pas confondre avec la ville du 9-3.
Au loin se dessinent les hauteurs encore enneigées du Plomb du Cantal, une splendeur !
Située sur une voie romaine, Saint-Denis-en-Margeride a une existence très ancienne. Son église a été érigée en 1145 par les moines de la Chaise-Dieu.
Les Apcher ont cédé leurs droits sur cette terre à la famille de Lescure, il en reste le château du même nom, dit château ancien pour ne pas le confondre avec la bastide de Crouzet située à la sortie ouest du village et qui a servi de lieu de transit et de ravitaillement aux maquisards de Margeride dans les années 1940.
Autrefois, Saint-Denis-en-Margeride comptait six moulins comme celui-ci. Mais si le village comptait encore 963 habitants en 1901 ...
... il n'en restait que 173 en 2013. Cependant l'on devine, à l'aspect pimpant des habitations rénovées, que le village a su profiter de son environnement pour attirer une population estivale avide de grands espaces.
Enfin, signalons que Saint-Denis-en-Margeride a donné un archevêque à Madagascar, Victor Alphonse Marie Sartre, né en 1902 dans une famille de paysans de onze enfants. A sa mort, en 2000, les Malgaches lui ont réservé des obsèques nationales.
Nous quittons le village en remontant la vallée de la Mézère ...
... devant nous se devinent au loin les hauteurs du Ranc de la Licheyre qui nous séparent de La Villedieu.
Un petit raidillon nous permet ...
... de retrouver la "draille" de transhumance que nous avions coupée ce matin.
Après avoir traversé la D5, qui conduit à la Station de plein air des Bouviers, nous abordons les contreforts du Ranc de la Licheyre sous une épaisse forêt de "feuillards" aux troncs tourmentés par les vents du nord.
Un dernier effort, sous les épicéas maintenant, et nous voici au but, ...
... le Ranc, de ranc ou ranquas en occitan, gros rochers abrupts, culmine à 1447 mètres. Son sommet est en fait un énorme chaos granitique.
Le site mérite que nous y prenions la pause, ce que nous faisons un peu en contrebas.
La descente n'est qu'une formalité et ...
... et nous voici bientôt en vue de La Villedieu.
Il nous reste à remercier Patrick pour nous avoir ramené sur ces belles terres de Margeride, Magali pour ses cakes "pommes-cannelle" et "poires-pépites de chocolat".
Un accessit pour Rolande qui se sera frottée avec succès à la topographie de notre périple.
Enfin merci à nos photographes du jour, Marinette, Thérèse, André, Gérard et Patrick qui nous ont rapporté de biens belles prises de vues.