En ce matin du 8 mai, nous sommes 13 Randonneurs de la Fare heureux de nous retrouver à Hures pour (re) découvrir avec Maurice Ambec l'authenticité du Causse Méjean.
Nous quittons le village pour gravir les hauteurs des Devès, effort bienvenu qui nous fait oublier le glacial vent du nord qui balaie la "steppe" désolée.
La crête franchie, nous voici à l'abri du vent sur un moelleux petit sentier.
Quel changement, nous foulons littéralement un tapis de fleurs de tous types ...
... balisé par les amélanchiers en fleurs.
Ici des anémones pulsatiles ...
... et là de magnifiques fleurs rose pâle dont le nom nous est inconnu, il est vrai que nos "expertes" sont absentes aujourd'hui.
Nous sommes attentifs aussi aux traces laissées par nos anciens ...
... comme cette jolie "cazelle" qui n'attend plus que son berger.
Cette croix dressée nous rappelle que si nous sommes aujourd'hui sur le GRP Tour du Méjean, nous arpentons aussi le "Camin Ferrat", l'ancien tracé du chemin de Saint Guilhem qui traversait ici le causse entre Sainte-Enimie et l'Aigoual.
Nous quittons bientôt les couverts pour descendre vers le Buffre.
Voici d'ailleurs la "lavogne" du hameau, installée sur une couche d'argile, elle draine les eaux des hauteurs voisines et sa nappe n'aurait jamais été entièrement tarie. A côté, deux puits servaient aux besoins des habitants.
Quelques centaines de mètres plus loin, nous arrivons au Buffre.
Notre premier arrêt est pour écouter Maurice nous présenter cette plus ancienne "Croix de chemin" de Lozère, datée de 1161.
Une tête humaine saillante sert de "senhadou" (bénitier). A droite, un personnage présente une croix d'une main et, de l'autre, un objet paraissant être une clé. Du côté opposé, un second personnage, s'appuyant sur une croix, tient de la main droite, posée sur son cœur, une sorte de globe.
Il pourrait s'agir de Saint Pierre et Saint Paul, ou Saint Jean.
Il pourrait s'agir de Saint Pierre et Saint Paul, ou Saint Jean.
Les arrêts suivants sont pour profiter de maisons traditionnelles joliment restaurées ...
... ou qui, parfois, sont restées dans "leur jus".
Nous quittons le Buffre pour attaquer les hauteurs du Sauvage ...
... et atteindre un imposant carrefour immédiatement baptisé "des quatre vents" car nous y retrouvons notre vent du nord qui n'a pas faibli.
... sur lesquels on aperçoit parfois les traces laissées par les cervidés quand ils y frottent leurs bois.
... c'est là que nous déjeunerons après avoir soigneusement évité les fourmilières géantes qui pullulent dans le sous-bois.
... ces contreforts ne sont-ils pas imposants ?
Que peut-il se cacher derrière cette porte ?
Nous voici bientôt à nouveau sur la zone "steppique" du causse qui nous confirme sa vocation pastorale.
A l'entrée de Drigas nous prenons une piste qui nous ramène vers le nord, en direction du Buffre. Le panorama sur le Causse est splendide avec le massif de l'Aigoual à l'horizon.
Nous admirons les vestiges de la vie pastorale du Causse, les "clapas", ces tas de cailloux patiemment ramassés par les bergers pour édifier leurs "cazelles" et les "paredous" ces murettes à l'intérieur desquelles ils abritaient leurs troupeaux.
Nous avons quitté la piste et nous montons maintenant vers l'enceinte protohistorique de Drigas, les fleurs sont partout ...
... notamment des orchidées sureau (Dactylorhiza sambucina).
Nous arrivons à l'enceinte de la Rode et sur le remblais du fossé devant ce qu'il reste de l'ancien rempart de 4 mètres, nous écoutons les explications de Maurice. Erigée au 6° siècle avant JC par une tribu celte, elle couvre plus d'un hectare et on y pénétrait par deux ouvertures dans la muraille qui autrefois était parfaitement dressée.
A l'intérieur, les chercheurs ont dénombré une quarantaine de foyers comme celui-ci. Les habitations s'appuyaient le long du mur dégageant l'espace central de l'enceinte pour les troupeaux.
Tout le long de notre visite nous avons été frappés par l'état déchiqueté des rochers, ici ce n'est pas le crane d'un animal fantastique mais l'action de l'eau sur le calcaire qui a réalisé ce trou parfait.
... nous longeons une "doline", dépression où se sont accumulés les argiles et autres sédiments nés de la dissolution des roches. Comme leurs aïeux les agriculteurs d'aujourd'hui ont bien compris son intérêt pour les cultures.
Et nous arrivons à l'Aven des Crouzettes, impressionnant abime né de l'effondrement de la voute d'une grotte creusée par l'eau dans le calcaire.
Les falaises verticales délimitent un puits de 18 à 22 mètres de diamètre ... vertigineux !
Mais le temps passe et il est temps de rejoindre Hures que l'on aperçoit dans le lointain, visiblement, les Randonneurs de la Fare semblent satisfaits de leur périple.
Arrivés au village, tandis que certain(e)s se remettent de leurs émotions ...
... les autres ne manquent pas l'occasion d'aller admirer l'entrée de l'Aven de Hures, qui s'ouvre au ras du sol avant de descendre à moins 330 mètres et dont les galeries se développent sur plus de 2 kilomètres.
Nous jetons un dernier regard sur les belles demeures de Hures avant de faire honneur au goûter préparé par Marie-T et de remercier Maurice pour cette belle randonnée, variée et avec tant de choses à voir.
Non, ce n'est pas un vrai mouton, mais une sculpture métallique.
Un grand merci à Geneviève, Thérèse, Raymond et Patrick pour leurs photos.