Les 23 randonneurs qui se préparaient sur le parking du Bruel, par ce bel après-midi de septembre, avaient des fourmis dans les jambes après l'annulation de la randonnée du 13 septembre pour cause "d'épisode cévenol". Certains y faisaient même leur "rentrée".
Nos premiers pas nous conduisent au bord du Lot, bien calme malgré les pluies récentes.
Nous en profitons pour admirer l'ancien lavoir du Bruel et les magnifiques potagers qui l'entourent, préservés de la sécheresse par la proximité de la rivière.
Nous franchissons le Lot sur le pont construit au XV° siècle par François de la Rovere, évêque de Mende.
Nous traversons rapidement le beau village d'Esclanèdes, nous nous y attarderons au retour.
Car, après avoir vu le Lot, nous avons rendez-vous avec ses corniches, là-haut !
La piste s'enfonce bientôt dans le Valat de Grueyze et s'élève rapidement.
Après avoir gravi près de quatre-vingts mètres de dénivelé, nous nous accordons une petite pause fraîcheur. Il est vrai que nous sommes toujours en été.
Nous sommes au milieu des immenses pins noirs d'Autriche, espèce choisie par Georges Fabre lorsqu'il initia le reboisement des Causses à la fin du XIX° siècle.
Nous reprenons notre progression. Dieu merci, la piste reste bien ombragée, car la montée continue.
Bientôt, sur notre droite apparaît le village de Chanac, blotti dans une boucle du Lot, dominé par la masse ocre de son Alumnat, le petit séminaire du Christ-Roi...
... et la tour du château épiscopal, qui aura su résister aux Anglais, mais succombera aux vicissitudes des Guerres de Religion et de la Révolution.
Nous profitons de cet arrêt pour reprendre nos leçons de botanique. Ici l'épilobe à feuilles de romarin ou "epilobium dodonai".
Même fanée, la clématite sauvage est encore bien jolie !
Mais il est temps de repartir.
Nous laissons derrière nous la vallée du Lot avec, au loin, les falaises de La Cham de Palheret.
Une petite pause permet à André Bonnemayre, notre guide de la journée, de faire le point.
Mais que c'est écrit petit sur ces cartes IGN !
Nous nous engageons sur une sente qui va nous faire gravir près de cent mètres de dénivelé pour nous amener sur le plateau.
Après ce bel effort, nous retrouvons un paysage d'estive ...
... et nous voici bientôt à l'ancienne ferme de Bouquet où paissent quelques vaches "Aubrac" peu habituées à voir tant de visiteurs.
La ferme aussi n'a pas dû recevoir de visite depuis longtemps !
Nous continuons notre marche avec devant nous, les immenses paysages du Causse de Sauveterre.
Au détour d'une haie, voici une Epine-vinette, plante quasiment éradiquée de notre territoire car elle est un hôte intermédiaire de la rouille du blé.
Nous arrivons enfin en vue du hameau des Crottes ...
... et avant les premières maisons, nous replongeons dans le Valat de Grueyze.
Nous entamons alors une descente ardue sur une "calade" toujours en parfait état malgré les années.
Enfin, dans le fond, voici Le Bruel.
A la sortie du valat, nous repassons devant la ferme du Mazet. Le toit d'une grange de cette imposante bâtisse est étonnamment couvert de tuiles.
Un dernier regard sur une belle haie de fusains et nous rentrons dans Esclanèdes ...
... dominé par le clocher de l'église Saint-Hippolyte construite au XVII° siècle.
On y trouve un joli four à pain toujours en fonctionnement ...
... et de nombreuses maisons au toit en carène de navire, procédé inventé en 1550 par Philibert Delorme, le premier à porter le titre "d'architecte du Roy", sous Henri II. Cette technique, dite à "petits bois", permettait d'économiser le bois de charpente et d'agrandir les greniers ou les granges.
Il ne nous reste plus qu'à remercier André pour cette belle boucle sur les corniches du Lot et à rentrer, il paraît que les All Black jouent ce soir !!!
Merci aussi à Marinette, André, Milou et Patrick pour leurs photos.
